PRESS: Cette maison du 19e siècle, qui doit être démolie, est occupée par des artistes by Le Figaro

Source: Le Figaro
Guillaume Errard
08.08.2022

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Cette maison du 19e siècle, qui doit être démolie, est occupée par des artistes

Une association venant en aide à des artistes en précarité, a obtenu de pouvoir occuper une maison que la mairie de Paris veut démolir pour y construire des HLM à la place.

«C’est absurde de vouloir démolir une maison ancienne et abattre des arbres centenaires pour 15 HLM!» s’insurge une riveraine. Un collectif, soutenu par les associations SOS Paris et France Nature Environnement, dénonce le projet de la mairie de détruire une maison de 200 m² du 19e siècle située à mi-chemin entre La Muette et Radio France (16e arrondissement), rue Alfred Bruneau. L’objectif de Paris Habitat, principal bailleur social de la ville, qui a reçu le permis en février dernier? Construire à la place de cette demeure à deux niveaux, un immeuble de 7 étages qui doit accueillir 15 logements sociaux (voir la photo ci-dessous). Hors de question pour ces riverains! Ces derniers réclament l’annulation du projet au nom de la défense des arbres – «Après tout, Anne Hidalgo a bien prévu d’en planter 170.000 d’ici 2026 dans la capitale », fait remarquer une riveraine – et de la lutte contre la densification.

Dans ce but, le collectif a assigné en justice, il y a un an, la mairie de Paris pour obtenir gain de cause. Une pétition, signée à ce jour par plus de 2100 personnes dont notamment l’écrivain Tatiana de Rosnay (voir ci-dessous), et une cagnotte pour financer la procédure ont même été lancées. Le Tribunal administratif a jugé son recours recevable mais n’a pas retenu les motifs mis en avant par les plaignants, selon une décision rendue fin juin 2022 que Le Figaro s’est procurée.

«Cette décision est globalement décevante, a réagi Me Louis Ribière qui représente 5 riverains même si le permis a été jugé en partie irrégulier. Mais mes clients réclamaient l’annulation pure et simple du projet. Ils ne sont donc pas satisfaits». D’ici le 27 août, ils ont l’intention de déposer un pourvoi devant le Conseil d’État, comme nous l’a confirmé leur avocat. En attendant, la maison dépérit. Pour y remédier, Paris Habitat a autorisé, depuis mai dernier, des associations à occuper les lieux, le temps que le bras de fer judiciaire dure.

Pas de quoi réjouir certains riverains. «J’ai subi 1 ou 2 attaques de la part d’individus qui ont vu en moi un fauteur de troubles», affirme Gaspard Delanoë, connu pour être un militant en faveur des squats d’artistes. Me Ribière assure, de son côté, que «cette convention n’a suscité aucune hostilité de la part des riverains que je représente. Cette convention constitue même un signe encourageant que Paris Habitat est prêt à étudier une solution alternative». «Tout est rentré dans l’ordre par la suite lorsque les riverains ont compris ce pourquoi nous étions là», reconnaît Gaspard Delanoë. Le président de l’association 59 Rivoli ainsi que les associations RAS (Rien à signaler) et Artist at risk, qui vient en aide aux artistes persécutés dans leur pays, organisent des expositions pour promouvoir l’art de ces réfugiés et les hébergent.

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«En ce moment, nous accueillons trois Ukrainiennes et un Français. Le 10 septembre, nous avons d’ailleurs prévu une grande exposition sur la guerre en Ukraine durant laquelle ces réfugiées viendront témoigner», explique Gaspard Delanoë qui souligne que les associations entretiennent à leurs frais la maison. «Il pleuvait dans la maison quand nous sommes arrivés, détaille l’artiste. Nous avons dû reboucher les trous. Nous allons installer un double vitrage et réparer le système de chauffage pour l’hiver».

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À la grande joie du collectif de riverains. «Nous sommes très attachés à cette maison et avons du mal à admettre qu’elle puisse être démolie, raconte une riveraine. C’est une bonne chose que ces associations puissent la sauvegarder en attendant la suite de la procédure». La convention signée avec Paris Habitat prévoit que les occupants devront quitter les lieux dès que les travaux commenceront, si les riverains sont à nouveau déboutés. C’est-à-dire pas avant fin mars 2023. Ou plus tard car cette convention est renouvelable.